Ergonomie

Cinq conseils pour améliorer l’ergonomie de son site


Introduction

Un site à la fois beau, pratique et efficace : c’est l’idéal de tout
marketeur ou développeur. Pour y arriver, retour sur l’état de l’art
en ergonomie et sur les tendances en matière de graphisme et de
navigation. (07/10/2005)

La recherche du bon équilibre entre une fonction, un matériel et son
utilisateur est à la base du travail de l’ergonomie. Appliquée à
l’Internet, l’ergonomie est la recherche d’un site à la fois beau,
pratique et efficace. Une bonne ergonomie pour un site Web peut se
définir par un ensemble cohérent composé de trois éléments :
l’utilisabilité (architecture et système de navigation), l’utilité
(contenus et services), et le design. Une ergonomie optimale exerce
une influence positive sur l’achat et la fidélité. Mais en pratique,
ce travail demande du temps, des connaissances et des savoir-faire.
Quelques pistes, établies avec Laure Sauvage, consultante ergonomie
chez Benchmark Group, éditeur du Journal du Net, peuvent constituer
une base de réflexion, en préparation d’un travail sur l’ergonomie.

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Les fondamentaux en 2005 : efficacité et rapidité

La navigation participe de l’utilisabilité d’un site. Avec l’évolution
des structures d’audience et le passage d’un public composés
essentiellement de passionnés, férus de l’Internet s’intéressant à la
technologie et à la vie du Web, à un public plus représentatif de la
population dans son ensemble, l’utilisabilité des sites est de plus en
plus jugée de façon utilitariste. Les internautes actuels ont des
besoins, auxquels ils cherchent à répondre. La navigation,
aujourd’hui, doit tendre vers la satisfaction de ces besoins. Elle
doit permettre d’accéder le plus facilement possible à la réponse
cherchée, sans détours ni artifice. Cette tendance agit aussi sur les
contenus et services, et se trouve à la source de la multiplication
des conseils individualisés et des guides d’achat. Des sites comme
Leroy Merlin ou Darty l’ont intégrée à leur système de navigation, qui
oriente les internautes vers les contenus du site en fonction de leur
besoin, et non en fonction de rubriques prédéfinies.

L’autre grande avancée en matière de navigation, soulignée par Laure
Sauvage, a trait aux moteurs de recherche internes. « La difficulté du
Web, dès le départ, a été de gérer les longues listes de résultats.
Aujourd’hui, les sites marchands comme la Fnac ou La Redoute, par
exemple, permettent de délimiter le champ de la recherche et offrent
en outre un tri a posteriori, en structurant la liste des résultats
par un effort de segmentation, par prix ou type de produit. C’est à la
fois bon pour le site et pour l’internaute. »

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Les choix de navigation : repérage et sélection

Les menus : on remarque de plus en plus de menus horizontaux sur les
pages d’accueil, complétés par des sous-menus verticaux. « Ce type de
menu a l’avantage de délimiter la largeur du site et de l’offre. Les
sous-menus verticaux symbolisent sa profondeur. » Cette tendance est
également liée à la densité du contenu de nombreux sites, qui sont
forcés de redistribuer les rubriques pour éviter les scrolls
interminables.

Les barres de navigation progressives : elles aident au repérage dans
le site et à la navigation ascendante. « Même si elles ne sont pas
encore très utilisées par les internautes, car c’est un phénomène
assez nouveau, elles sont très utiles quand le site dépasse trois
niveaux de profondeur. Elles permettent par ailleurs de faire
apparaître l’arborescence en dehors des menus, ce qui autorise la
disparition d’une partie des sous-menus. Il faut considérer que si les
sous-menus, une fois déroulés, dépassent la hauteur de l’écran, il
faut revoir le système de navigation. Et garder à l’esprit que,
lorsqu’il navigue, l’internaute oublie au fur et à mesure les actions
qu’il vient de faire. »

Les liens : même si les internautes n’ont plus besoin qu’on leur
précise ‘cliquez ici’, mieux vaut continuer de souligner les liens,
sauf dans les menus (éviter les doubles indices), afin de faire gagner
du temps à l’internaute en repérage. En revanche, le soulignement est
un indice assez fort pour être suffisant. « Le bleu n’est plus
obligatoire », confirme Laure Sauvage.

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Les choix graphiques : alléger et hiérarchiser

« Une bonne page d’accueil, aujourd’hui, c’est trois étapes de
visualisation : ce que les internautes doivent absolument voir en
premier (logo, produits), puis les outils de navigation (menu
principal, moteur de recherche, outils interactifs comme des
simulations ou les inscriptions à une newsletter, etc.), et enfin ce
qui doit pouvoir être trouvé sur la page d’accueil mais revêt une
moindre valeur d’usage (sécurisation des paiements, conditions
générales de ventes, contacts…). » L’environnement graphique doit
hiérarchiser ces étapes. Il apporte également de la valeur ajoutée et
de la crédibilité au site, à travers sa mise en page, sa clarté et
l’organisation de ses contenus.

En termes de tendances, l’époque est à l’allègement des pages, aux
fonds blancs offrant un maximum de lisibilité et une image de
modernité, à la réduction du nombre de visuels en page d’accueil pour
mieux mettre en valeur ceux qui ont été sélectionnés, à la limitation
des encadrements, à l’accroissement des espaces vides entre les zones
de contenus, et aux couleurs moins vives qu’auparavant. Concernant la
résolution, le 1024 s’impose. »Ce qui implique, pour les sites qui n’y
sont pas encore passés, une hiérarchisation encore plus importante des
contenus, dans la mesure où les internautes utilisent bien le scroll
vertical, mais pas le scroll horizontal », constate Laure Sauvage.

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Etre dans la tendance ou pas

Se conformer aux modes graphiques et aux tendances navigationnelles
est-il forcément bénéfique ? La réponse de Laure Sauvage est nuancée.
« C’est une question d’appartenance sectorielle. En arrivant sur une
page, l’internaute prend très peu de temps pour analyser la conformité
d’une page avec sa recherche. Il faut donc lui donner au minimum les
codes sectoriels incontournables, qui lui signifieront qu’il est bien
là où il voulait arriver. D’où l’intérêt des audits sectoriels.
Ensuite, un site qui fonctionne dans le temps est un site qui sait se
construire une identité forte, car la fidélité passe par la
mémorisation, et la mémorisation passe notamment par le graphisme. La
dernière couche, celle de la mode, est superficielle. Elle lui servira
néanmoins à faire preuve de son dynamisme. »

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Comment améliorer l’ergonomie grâce aux tests

Effectuer des tests en amont, mettant des internautes en situation de
navigation sur le projet de site, est souvent riche en enseignements.
C’est un outil d’aide à la décision dans l’amont du processus de
développement d’un nouveau site. Mais les tests d’utilisabilité
s’avèrent encore plus utiles dans le cas d’une nouvelle version.
« Fidéliser les internautes est difficile, long et coûteux, remarque
Laure Sauvage. C’est pourquoi, lors d’une refonte, il est important de
ne pas perturber ses anciens utilisateurs. On recrutera donc 50 % de
prospects et 50 % de clients pour les tests. » Pour les sites ne
disposant pas du budget nécessaire, les statistiques de navigation
peuvent apporter une partie des réponses : elles permettent de savoir
où se situent les problèmes, mais n’indiquent pas, contrairement aux
tests, quelles en sont les causes.

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